Nous décrivons les filtres logiques par lesquels les interprétations d'un même ensemble d'informations peuvent différer et produire des perceptions et des croyances divergentes, voire antagonistes. C'est donc un outil qui permet de mieux comprendre nos propres perceptions et celles des autres ; c'est pourquoi nous voulons qu'il soit accessible au plus grand nombre.
Le contenu est publié progressivement et simultanément sous deux formes :
- À l'écrit dans nos dossiers en ligne savamment illustrés.
- En audio dans un podcast sur le site lafolletheorie.com
II - l’univers de la perception
C - dimensions sémantiques
1. Recréer le monde extérieur dans la perception
Notre perception de l'espace-temps environnant articule généralement les informations de plusieurs sens extérieurs. Par exemple, lorsque nous prenons un objet en main, les informations haptiques (le sens du toucher) corroborent les informations visuelles au sujet de la forme, la masse, la texture, la consistance de l'objet ou son contact avec notre corps.
Lorsque nous captons des informations à travers nos différents sens physiques, les stimuli sensoriels proviennent d'organes situés à des endroits distincts de notre corps, avant d'être convertis en signaux et de contribuer à notre expérience perceptive. Les informations émanant des différents sens sont rassemblées et combinées dans notre esprit, afin qu'elles contribuent à une expérience unifiée de l'espace-temps environnant.
La perception que nous avons du monde extérieur est une interprétation, une projection, une reproduction, une "image" intérieure de la réalité extérieure. Autrement dit, l'esprit produit pour lui-même une représentation intérieure de l'espace-temps extérieur, qu'il fait évoluer au gré des informations captées par les sens, en discernant et en incorporant dans sa projection les phénomènes qui constituent la réalité extérieure.
Nous avons vu précédemment que les phénomènes physiques peuvent être classés selon une structure multidimensionnelle de l'espace-temps (tableau ci-dessous).
2. Le langage de l'espace-temps
Pour accéder à une compréhension cohérente du monde physique environnant, il est approprié que le psychisme dispose d'une logique sémantique qui intègre précisément la structure multidimensionnelle de l'espace-temps.
Pour pouvoir évoluer dans le monde environnant, il est impératif que notre représentation soit fidèle à sa structure. Et ce qui est tout aussi fondamental, c'est que cette structure de l'espace et du temps, intégrée dans le psychisme, permet de produire également des perceptions qui vont bien au delà de l'intégration des informations sensorielles.
Disposer de la logique dimensionnelle de l'espace-temps dans le psychisme permet de prévoir le déroulement des événements à venir. Mais ce n'est pas tout : la structure de l'espace-temps concerne non seulement la réalité à l'échelle des corps matériels (réalité concrète), mais aussi les vibrations énergétiques (réalité apparente, sensible, potentielle) et les informations quantiques (réalité abstraite, mentale, imaginaire). La structure de l'espace-temps correspond donc aussi au déploiement de phénomènes indéterministes et abstraits, dans la réalité perceptive comme dans la réalité physique.
En recombinant des informations dans l'imagination, l'esprit peut anticiper des évolutions du monde extérieur. Et en produisant de nouvelles informations selon la même logique, l'esprit peut faire l'expérience de phénomènes, d'univers et d'événements fictifs. Ce faisant, l'esprit peut accéder à l'abstraction et à la fictions pures, en opérant toujours au sein même de la structure dimensionnelle de l'espace-temps, qui est également la structure du monde physique.
Nous émettons l'hypothèse suivante :
La structure multidimensionnelle de l'espace-temps constitue
la structure sémantique, ainsi que la logique opératoire de la perception.
La structure de l'espace-temps serait le langage de l'univers, que ce soit l'univers physique (le monde extérieur) ou l'univers psychique (la perception intérieure). L'aspect spatial serait plutôt sémantique (formel) et l'aspect temporel serait plutôt syntaxique (opératoire, dynamique).
Dans la réalité physique, la structure de l'espace-temps permet de générer un nombre infini de phénomènes selon une logique multidimensionnelle. Dans le langage, la grammaire permet de construire un nombre infini de mots et de phrases, en employant un nombre fini d'éléments de base et de règles combinatoires. Le langage a pour fonction de communiquer nos perceptions, nous verrons que notre langue rend compte de la muldimensionnalité de l'univers par des systèmes d'inflexions (suffixes).
3. Du physique au psychique via l'analyse sémantique
Nous venons de voir que pour produire une représentation du monde physique dans la perception, l'esprit intègre vraisemblablement comme bases sémantiques et logiques les même structures dimensionnelles que l'espace-temps physique. Ainsi, nous formulons les Hypothèses suivantes :
- Dans la perception, la compréhension sémantique que nous avons des phénomènes physiques est le produit d'une interprétation logique. Cette logique sémantique est organisée selon la même structure dimensionnelle d'espace-temps que la réalité physique.
- Le langage de la pensée (que le philosophe Jerry Fodor définit et nomme le mentalais) est le programme opératoire qui permet à l'esprit de comprendre et d'imaginer des phénomènes, de les combiner et d'en projeter les interactions.
- La structure dimensionnelle de l'espace-temps constitue la logique commune de la réalité physique, de la réalité non-physique, ainsi que du langage de l'esprit (le méta-langage appelé mentalais) qui les perçoit et les interprète toutes les deux par production sémantique.
Si nos hypothèses sont justes, l'analyse sémantique doit nous permettre de révéler des logiques dans les structures de l'espace-temps qui sont communes aux phénomènes physiques et aux phénomènes non physiques.
Pour établir des correspondances entre des phénomènes physiques et des phénomènes psychiques en fonction des amplitudes dimensionnelles, nous procédons par analyse sémantique, soit de façon horizontale, soit de façon verticale.
- L'analyse sémantique horizontale est comparative. Elle consiste à établir des correspondances entre différents domaines de connaissance, pour une même amplitude dimensionnelle (même nombre de dimensions).
- L'analyse sémantique verticale est combinatoire. Au sein d'un même domaine de connaissance, elle consiste à additionner les dimensions, donc à articuler sémantiquement les phénomènes de sous-ensembles dimensionnels, pour identifier un phénomène d'amplitude dimensionnelle supérieure.
- Chacune des deux méthodes, horizontale et verticale, sert ensuite à évaluer les résultats de l'autre.
4. Processus d'analyse sémantique horizontale
Ci-dessous nous décrivons le processus d'analyse sémantique. En gris clair la méthode, en orange l'exemple pour le champ sémantique à 1 dimension.
5. Processus d'analyse sémantique verticale
Considérons la colonne d'un domaine de connaissances (ici : Phénomènes psychologiques). Nous déduisons les phénomènes de chaque nouvelle ligne en combinant les phénomènes des lignes précédentes dans la même colonne.
Comme nous travaillons sur la base de champs sémantiques, nous observons évidemment des synonymies d'une colonne à l'autre, c'est-à-dire qu'un même mot peut avoir du sens dans plusieurs domaines de connaissance. Ainsi il est cohérent de dire que le caractère psychologique d'un sujet 3D est formé par une quantité 1D de qualités 2D.
(Notons aussi que certains mots ont plusieurs sens qui peuvent parfois être associés chacun à différentes amplitudes dimensionnelles.)
6. Évaluation sémantique croisée horizontale et verticale.
Pour établir des correspondances par analyse sémantique horizontale, nous sommes partis du domaine physique qui est une science qui établit des relations objectives. Mais les inductions et déductions sémantiques que nous produisons ne sont pas une science exacte. Alors, pour évaluer nos résultats, nous analysons les équivalences de relations verticales qui apparaissent.
Dans le domaine physique, les relations de combinaisons entre phénomènes des différentes lignes du tableau sont vérifiables par la reproductibilité des expériences, indépendamment de l'analyse sémantique (Par exemple, en physique le déplacement d'un corps 3D pendant une durée 1D se traduit dans une force 4D).
Par analyse sémantique horizontale, nous avons défini des phénomènes dans différents domaines, ligne par ligne (c'est-à-dire au sein d'un même nombre de dimensions à la fois). Si nos hypothèses sont fiables, nous vérifierons, par comparaison d'une colonne à l'autre, des équivalences de relations entre les différentes lignes du tableau. Alors les définitions et les relations obtenues dans les sciences humaines se trouveront étayées par leurs équivalences du domaine physique, qui sont entérinées par la communauté scientifique.
L'énergie physique 5D peut être le résultat de différentes combinaisons de phénomènes issus de sous-ensembles dimensionnels (voir Imbrication des ensembles dimensionnels). Qu'en est-il dans le champ psychologique ? L'analyse sémantique horizontale nous a mené à la proposition suivante : la perception psychologique de l'énergie 5D se produit dans les sentiments, qui sont eux-même de l'énergie psychologique.
1D x 4D = 5D
Quand nous percevons l'énergie d'une situation, nous avons le "sentiment" de la suite probable des événements. Ici le mot "sentiment" désigne des intuitions, il exprime la perception de possibilités.
2D x 3D = 5D
Quand le caractère de quelqu'un ou quelque chose résonne en nous, nous avons un "sentiment", ici le mot "sentiment" désigne des liens d'attachement.
Par l'analyse sémantique croisée, nous avons donc vérifié dans le domaine psychique des combinaisons verticales de sous-ensembles (1D x 4D = 5D) et (2D x 3D = 5D). Ces combinaisons sont des équivalences psychiques de combinaisons établies dans le domaine physique, qui donnent du crédit à nos déductions sémantiques horizontales.